Un autre syndicat photo …

J’ai été très surpris du message de Jingoo, répondant à ses photographes clients lui demandant de créer un syndicat.

Comme ils l’expliquent dans leur texte, et expliqué très intelligement, ils n’ont pas vocation à cela, et il est pas envisageable qu’une marque crée un syndicat.

Un syndicat n’est pas un produit, n’est pas un avantage, c’est un outil juridique de défense d’une branche professionnelle.

Il existe plusieurs syndicat de la photographie actuellement. Certains n’ont pas d’adhérents mais existent toujours et n’ont aucune représentativité.

Représentativité !

Un syndicat sans représentativité n’est qu’un groupement de photographes discutant entre eux. Il n’a pas besoin du statut de syndicat. Il peut être une simple association.

Il existe un syndicat, un seul, qui a encore une représentativité vis à vis de l’état et des autres partenaires sociaux, c’est le GNPP.

Il a ses qualités, et ses défaults. Il a vos qualités, et vos défaults.

Un syndicat se doit d’écouter sa base, et le GNPP n’est pas différent à ce sujet. Le GNPP fonctionne de manière pyramidale, avec une base, inscrite dans des syndicats régionnaux. Chaque syndicat régional a un président de région qui est lui même le représentant de son syndicat, de sa région, auprès du GNPP National qui n’a, en fin de compte, que des régions comme adhérents.

Vouloir créer un syndicat alors qu’il en existe un, qui peut évoluer au besoin des temps actuels, c’est affaiblir le mouvement syndical par étallement, dispersion de la représentativité dans plusieurs groupes. Si cette représentativité est trop diluée, elle disparait purement et simplement et la photographie changera de branche, ne sera plus défendue en tant que telle, mais sera rattachée à une autre branche, avec des problèmes et des solutions ne la concernant pas. (Graphiste ? Imprimeur ?)

Un syndicat n’est pas une association de photographes. Il est des associations de photographes qui font un travail formidable pour les photographes. On met souvent en opposition l’UPP et le GNPP. Le GNPP, syndicat de défense de la photographie, et l’UPP, association de défense des photographes. C’est comme vouloir comparer un moteur diesel et un moteur à essence. Tous les deux font avancer la voiture, mais ils fonctionnent sur des bases complètement différentes.

Beaucoup aimeraient pouvoir faire fusionner ces deux groupements. Pour en faire quoi ? Un gros GNPP qui discuterait avec le ministère du travail, de par ses statuts et la législation en cours, et qui en oublierait le droit d’auteur, cheval de bataille de l’UPP, ou un gros UPP, qui défendrait les auteurs, le droit d’auteur, auprès du ministère de la culture, et qui ne pourrait être présent auprès des commissions au ministère du travail pour parler des artisans ?

Il y a un rêve qui dirait que les deux groupements pourraient travailler la main dans la main, emprunter des chemins ensemble. C’est déjà le cas, peut-être pas sur des chemins, mais sur des petits sentiers car depuis des décennies, il y a des problèmes de personnes, d’individualités qui empèche de prendre ensemble les grandes routes. Le GNPP aide l’UPP à l’occasion, et l’UPP aide à d’autres occasions.

A ce jour, la législation ne permet pas d’unifier dans un même syndicat, un auteur et un artisan, et actuellement, nous nous battons pour que nos chers politiques, quel que soit leurs couleurs politiques, arrêtent de vouloir modifier un métier qu’ils ne connaissent pas sans consultation préalable.

Par contre, il y a des possibilitiés de faire travailler les bases ensemble !

Un syndicat peut créer une association qui permettrait de réunir ensemble des statuts différents autour d’une idée générale, une marque, de la formation, du commercial… Et cette association ne toucherait pas à la sacro-sainte représentativité nécessaire à un syndicat pour non pas exister, mais pour remplir son rôle. Elle permettrait des échanges plus large dans LES professions de photographes, car nous ne faisons pas les mêmes métiers, soyons en conscient. Le fait de travailler avec un appareil photo ne nous met pas tous sur le même plan professionnel.

Il y a du travail pour réaliser cela, il y faut de la volonté, une envie politique du syndicat, des gens et des moyens pour le faire, et penser, dans la création d’une marque, que le GNPP, ce n’est pas que des photographes. Ce sont aussi des minilabs, des labos. Tous les métiers de la photographies se doivent d’être représentés, des photographes scolaires au photographe auteur, avec une législation à part mais qui puissent leur permettrent de se retrouver.

Le GNPP peut faire tout cela, mais doit-il le faire ? 500 photographes doivent ils faire, et financer, ce que « des milliers » voudraient ? Ou ces milliers devraient ils rejoindre le groupement pour participer à ces chantiers majeurs ?