Les marchés photographiques – N° 01

Bonjour,

Le début d'une petite série.

La photographie est un art de la vie !

Tout ce qui est vécu peut être photographié. Nous avons un métier qui embrasse la totalité des circonstances que nous pouvons vivre.

Quels sont les marchés que nous avons développés en France ces dernières années ?

Sommes nous une profession qui évolue sur ces marchés ?

Nous sommes inquiets de voir arriver des concurrents.

Nous ne développons pas les chiffres d'affaire que nous devrions faire.

Nous avons du mal à penser nos prix.

Bien entendu, certains photographes ne se reconnaitrons pas dans les phrases ci-dessus. Mais sont-ils la majorité des photographes ?

Plusieurs raisons expliquent les manques de rentabilité :

une offre réduite du photographe

un manque de savoir faire technique

un manque d'équipement

un manque de savoir faire commercial

un manque de confiance

et certainement bien d'autres choses…

Le manque de confiance est certainement l'un des plus grands problèmes de toute profession. Comment convaincre un client si vous même vous doutez de vous, de vos produits, de ce que vous lui apportez ?

Il faut être déjà convaincu de ce que vous pouvez apporter à la personne en face de votre appareil. Pour cela, vous devez maitriser les autres points évoqué ci-dessus. Technique, matériel, offre… Vous devez proposer autre chose qu'une photographie. Prendre une photographie est un acte d'une grande simplicité, surtout maintenant, à l'ère du numérique, avec les appareils photographiques que nous avons, même avec le plus simple des appareils. Créer une photographie est une autre démarche.

Créer une photographie :

C'est d'abord établir le contact avec la personne à photographier, créer un lien, qui n'est pas un lien amical, mais un lien affectif, un lien pour lui dire : "je m'occupe de vous, j'assume et j'assure de faire une belle image de vous." Ensuite, prenez le temps de discuter avec la personne, savoir ce qu'elle aime, le but de cet image. Ce n'est surtout pas faire semblant de s'intéresser à elle mais s'intéresser vraiment à elle pour pouvoir cerner sa personnalité, l'image à réaliser et que cette image ne soit pas seulement un cliché de plus mais une vraie photographie d'elle.

C'est regarder la personne, l'imaginer placée de telle ou telle manière, imaginer comment la lumière va pouvoir jouer sur elle. Comment va t-on l'habiller d'ombres et de lumière ? Son visage est il régulier, la taille des yeux, leurs différences, la coiffure, la corpulence, vais je la mettre de face, de côté ? Qu'est ce qui sera le plus apte à la mettre en valeur ?

Tout cela se fait en discutant avec la personne. Elle se doit d'être toujours votre centre d'intérêt premier. Rien de pire pour la personne qui attend sur un siège pendant que le photographe installe le matériel, en silence, sans lui parler, créant une sensation de rejet, une inexistence face au photographe.

Le pouvoir :

Autant la personne à photographier demande toute votre attention, autant le pouvoir doit être du côté du photographe. Quel que soit le statut de la personne en face de vous, vous êtes son égal ! Erreur ! Vous êtes LE photographe ! Si la personne est devant vous, c'est qu'elle attend quelque chose de votre savoir faire. Vous êtes le patron sur la prise de vue, c'est surtout vous qui décidez. Vous ne pouvez et ne devez pas laisser le pouvoir s'installer devant l'appareil si vous voulez réaliser une photographie. Réaliser ! En effet, VOUS êtes le réalisateur, le décideur pour cette image, même si vous photographiez un PDG du CAC 40, vous êtes vous aussi un chef d'entreprise, un décideur et c'est vous qui créez cette image. Soyez imprégné de cette idée, essentielle pour assumer votre image.

Assumez ce savoir faire, ce savoir être, sans devenir pédant et vous commencerez à mieux vivre vos séances de prise de vue et vos clients se sentiront plus en confiance, mieux mit en valeur.

Stéphane Riou
présidence de la Chambre Syndicale de la Photographie Professionnelle (C.S.P.P.)