Un groupement dans la tempête !

Bonjour,

La C.S.P.P. (Chambre Syndicale de la Photographie Professionnelle) est un Groupement syndical composé de membres attachés à l’idée de défendre la profession.

Bien entendu, si les membres ont des soucis dans l’exercice de leur métier, le groupement est là pour les aider à les résoudre. Mais qu’en est-il des non-membres ?

D’abord, c’est qui ceux là ?

Si ils ne sont pas membres, qu’ils se débrouillent !

C’est pas si simple heureusement.

Nous défendons LA profession plus que LES photographes. Délicat cela aussi, et pouvant être mal interprété.

Qui défend la profession aujourd’hui ?

La FNP (Fédération Nationale de la Photographie) défend les photographes, sous statut artisan et micro-entrepreneur, ainsi que les revendeurs de matériel (magasins photo et non pas photographes, même si certains ont la double casquette). Elle s’occupe de tout ce qui est peu visible, les commissions paritaires, les discussions sur plusieurs mois avec les partenaires sociaux, la formation… Les discussions et la législation portant sur la branche professionnelle « photo » en bref.

L’UPP défend les auteurs.

A quoi peut servir la C.S.P.P. ?

Elle sert à transmettre de l’information, à monter des formations de qualité prises en charge par les fonds de formations (grâce aux efforts de la FNP soit dit en passant). A aller au delà des limites de nos studios, de nos magasins, en rencontrant d’autres photographes, d’autres acteurs du marché de la photographie, fournisseurs, prestataires …

Et puis ?

Et puis une catastrophe arrive ! On a de la chance, ce n’est pas une catastrophe en métropole, et puis on n’a pas d’adhérents là-bas, on n’a pas à s’en occuper !

J’entends grincer des dents là !

Au mois de septembre, les iles de St Martin et St Barthélémy subissent de plein fouet un ouragan monstrueux. Des photographes installés sur ces iles voient leurs locaux inondés, pour certains leur matériel détruit. Bon, ça, c’est le boulot des assurances !

Par contre, la structure économique des iles est détruite. Plus de tourisme, plus d’hôtels, plus de réceptions, plus de beaux mariages, plus d’entreprises. Tout à déblayer et à reconstruire.

Imaginez votre activité, en métropole, brusquement sans aucune clientèle pour une bonne année. Pour beaucoup, c’est déjà dur avec une clientèle …

Peut-on ? Doit-on aider des photographes simplement sur l’idée qu’ils ont des problèmes ?

MA réponse : oui ! On peut, on doit aider ces collègues dans ces conditions. Comment ?

Que peut faire un photographe sur une ile dévastée ? Des photos pour les assurances, c’est déjà en cours pour certains, mais cela restera limité et ne durera qu’un temps court. De quoi peuvent avoir besoin les gens sur place qui nécessiterait un photographe ? Des papiers d’identités.

C’est sûr que de proposer à des photographes de mariages, d’architecture, d’entreprise, de se regrouper pour faire ensemble de la photographie d’identité est un pari délicat. Il n’y a rien de moins glamour que la photo d’identité, même dans les iles. Par contre, c’est une présence photographique visible des photographes, c’est la possibilité de se relayer sur un point de prise de vue et de pouvoir continuer à travailler à fur et à mesure de la reconstruction du tissu économique. C’est une présence sociale utile vis à vis des habitants des iles sinistrées. C’est un apport de trésorerie non négligeable pour des photographes pendant cette année difficile à venir.

Bien entendu, il faut leur fournir le matériel nécessaire, logiciels, imprimantes, éclairages, appareils … C’est là que la C.S.P.P. peut intervenir. Par contre, la C.S.P.P. a moins de vingt adhérents. On en aurait 2000, pas de problèmes. On passe commande du matériel, on réserve un emplacement marchandises sur un vol long courrier, on paie tout cela et c’est fait. En France, il y a environ 30 000 photographes artisans ou micro-entrepreneurs, et moins de 600 syndiqués tout mouvements confondus. Quelle tristesse.

Heureusement, il y a d’autres solutions, plus chronophage. Je contacte nos fournisseurs un par un, j’explique le projet, j’envoie des mails. Je contacte les ministères, les cellules interministérielles pour faire arriver le matériel à destination.

Je n’ai pas encore toutes les réponses, mais c’est avec un grand plaisir que j’ai pu constater que des fournisseurs ont répondu présent sans discussions, pour aider des photographes qui ne sont pas leurs clients, prêts à aider LA profession. Force est aussi de constater l’engagement des personnes contactées dans les ministères, même quand elles ne pouvaient rien faire directement, elles ont transmis sans délais les informations me permettant d’être recontacté et d’avancer le projet.

Vous aurez bien entendu la liste de ces fournisseurs, engagés avec nous pour nous aider.

Il reste du travail, des réponses en attentes, des organisations à mettre en place là-bas, à recontacter les Chambres des Métiers sur place, les mairies …

Pourquoi cet article ? Pour vous tenir informés que si vous avez des problèmes, d’autres en ont des plus gros encore. Pour vous dire aussi que la C.S.P.P. a des valeurs, des ambitions pour les photographes.

Et puis aussi pour répondre à un photographe sinistré qui me mettait dans sa réponse :

« Une question quand même, en tant que président vous contactez directement les photographes des îles sinistrés? Et je ne suis pas « syndicalisé » donc comment m’aider je ne vois pas… »

Et bien oui, en tant que président, j’essaie de contacter les photographes des iles sinistrées CAR vous n’êtes pas syndicalisés et donc, je ne vous connais pas, et que, même si je suis convaincu que l’identité peut vous aider, il peut y avoir d’autres pistes.

On ne peut être membre d’un groupement pour en avoir un retour immédiat. On ne peut être « client » d’un syndicat. Le syndicat travaille sur un ensemble de photographes de façon générale et ne travaille sur du ponctuel que parce qu’il n’a pas encore assez assuré sur le général. Mais vous devez êtres membres pour que les choses avancent mieux dans la photographie professionnelle.

Stéphane Riou
présidence de la C.S.P.P. (Chambre Syndicale de la Photographie Professionnelle)

5 réflexions au sujet de « Un groupement dans la tempête ! »

  1. Merci mais, chapeau bas à toi aussi Thierry. Tu es membres de la C.S.P.P. donc associé à cette démarche. Elle ne pourrait se faire « aussi simplement » si il n’y avait pas ce groupement de photographes pour lui donner de la crédibilité.

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