Calcul du prix d’une impression

Consommation en encre et papier

Comment calculer le prix de revient d’une impression  ?



Il existe deux manières de contrôler la rentabilité d’une imprimante ou d’un traceur jet d’encre en chiffrant les travaux réalisés.

Voici ma manière de travailler sur une Epson 9880, méthode pouvant être valable sur un grand nombre d’imprimantes ou de traceurs.

Tout d’abord, la manière de gérer et d’économiser la consommation d’encre.



Les imprimantes font systématiquement un nettoyage lors des mises en marche. Cela veut dire une quantité non négligeable d’encre qui part à la poubelle (dans les cartouches de récupération). En laissant votre imprimante branchée en permanence, vous évitez ce phénomène pour une consommation électrique très faible bien moins onéreuse que l’encre perdue.

Dans mon cas, je ne travaille que sur des papiers d’art mat, évitant ainsi de purger presque deux mètres de tuyaux pour passer de l’encre noire brillante à l’encre noire mat. La 9880 ayant 9 cartouches pour 8 emplacements et 8 buses d’impressions.

Attention : Certaines imprimantes ont bien le nombre d’emplacements pour les cartouches mais pas pour les buses et réalisent quand même une vidange de circuit quand vous passez du brillant au mat.



1ère méthode

Les imprimantes professionnelles et les traceurs ont la possibilité d’éditer sur l’écran de contrôle, d’imprimer ou de consulter sur l’ordi les consommations d’encre et papier des travaux déjà réalisés. On peut donc après l’impression savoir combien a couté réellement une impression.

Cela veut dire qu’on donne le prix client après l’impression … délicat.



2ème méthode

Comment savoir à l’avance, pour établir un tarif, la consommation d’encre nécessaire pour une impression ?

Quelle impression d’abord ? Un paysage de neige à la veille de noël ou une belle photo de nuit bien sombre ou l’intérieur d’une grotte ?

Toujours choisir le pire des cas pour chiffrer un tarif. Eviter à tout prix le chiffrage moyen donné par les marques ou les revendeurs. Si vous avez une demande de photo de ciel étoilé, vous serez dans les choux au niveau rentabilité.

Le process expliqué en dessous est à réaliser pour tous vos supports d’impression car les papiers ne « consomment » pas la même quantité d’encre selon leur composition.

De plus, la qualité d’impression jouera aussi selon que vous imprimez en 720, 1440 ou 2880 DPI, vous n’utiliserez pas du tout la même quantité d’encre.

1440 DPI permet un très bon encrage sans « ramollir » le support.

Donc, pré-réglage de l’imprimante par le choix du support et la qualité DPI à se rappeler.

Il suffit d’imprimer un carré de 10×10 cm, noir, sur le traceur ou l’imprimante.

On relève les quantité consommées sur le tableau de contrôle de l’imprimante, en ml, c’est à dire le total d’encre consommée par toutes les cartouches.

Les cartouches d’un même modèle ont toutes le même prix quasiment. On prend donc le prix de la cartouche, divisé par 220 (la quantité en ml de la cartouche pour la 9880) pour obtenir le prix au ml de l’encre (évitez de ramener ce prix au litre, vous allez avoir mal).

On multiplie ce prix au ml par le nombre de ml nécessaire pour imprimer le carré noir et vous obtenez ainsi le coût d’encre réel pour une photo de 10×10 cm très sombre, soit le pire des cas.

Ce prix divisé par 100 (10×10 cm = 100 cm2) vous donne le prix au cm2 de votre impression.

Ensuite on met ce chiffre dans un tableur, cellule A1 par exemple et en dessous on rentre les dimensions en A3 de la largeur de la photo que l’on désire imprimer, en B3 la longueur, le tout en cm, et en C3 la formule (A3*B3)*A1 et vous aurez le prix d’encrage maximum de vos formats. Si il y a moins d’encre, c’est du bénéfice.

Pour le papier, prendre en compte la surface utilisée (généralement supérieure) et calculant là aussi le prix au cm2 du papier.

Ajouter, ce n’est pas si insignifiant le temps pour lancer l’impression sur l’ordi, pour charger la feuille ou le rouleau si besoin, la récupération, la découpe et la mise sous pochette ou tube, ce temps multiplié par votre taux horaire et vous aurez le coût de main d’œuvre.

Pensez à ajouter le coût du rouleau ou de la pochette de livraison et vous aurez le prix de revient de votre impression.

Maintenant, à vous de rajoutez votre marge par rapport à vos besoins et aux spécificités que vous apportez à vos clients.

Pour certains clients particuliers, gros clients, corporate, que vous aimeriez soigner, vous pouvez annoncer un prix maxi, corrigé après l’impression par le calcul au réel de l’encre consommée et créer ainsi un rapport client très qualitatif car le prix sera très souvent inférieur.



Un dernier point : encre de marque ou non ?

Pour ma part, je facture correctement mes impressions, réalisant ainsi une marge correcte pour un prix de vente correct pour mes clients. Je ne cherche pas à avoir une démarche « low-cost » ou une rentabilité à outrance. J’utilise donc les encres de la marque.

Pourquoi ?

Toute la qualité d’une impression tient sur différents points :

la précision d’encrage (mécanique et impression de points) – Bref, l’imprimante
le support papier
la qualité de l’encre (régularité des couleurs, fluidité, tension …)
l’opération chimique qui va se passer au contact de l’encre et du papier.

Cet ensemble va me permettre de garantir une durée dans le temps de mes impressions. Durée qui justifiera ma facturation.

Utiliser des encres d’autres marques ? C’est tout à fait possible mais en choisissant bien le fabriquant (qui est peut-être celui de la marque …). Si l’encre est trop fluide, ça va dégueuler dans l’imprimante, si pas assez fluide, tête d’impression HS. A réfléchir. Dans tous les cas, proscrire les encres de provenances douteuses, ne garantissant pas une régularité de fabrication.

Stéphane Riou
présidence de la Chambre Syndicale de la Photographie Professionnelle (C.S.P.P.)

 

3 réflexions au sujet de « Calcul du prix d’une impression »

  1. Exact, je n’ai pas parlé de l’amortissement machine. Comptablement, il sera dans les charges générale, vu qu’il est plus difficile de l’intégrer en prix à l’usage. Mais c’est une possibilité.

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