Remerciements !

Bonjour,

Des remerciements ?  Pour qui ? Pour quoi ?

Pour qui ?

  • Pour MMF-Pro et Alain Quintin,
  • Pour DNP France et Serge Deschamps,
  • Pour Nikon France, sa direction nationale, et son commercial Michel Martynoff,
  • Pour ECMG, et Franck Delcros,
  • Pour la FNP et Philippe Paillat,
  • Pour le Ministère de la Défense et Madame la ministre, Florence Parly

Pour quoi ?

Au mois de septembre 2017, deux ouragans frappaient les iles de St Martin et de St Barthélémy. Ces ouragans dévastateurs ont détruit la principale activité économique des iles, le tourisme. Les photographes sur place vivent du tourisme, soit directement par leurs prises de vue, soit indirectement pour les auteurs, par la vente de leurs oeuvres.

La C.S.P.P. que je préside avait pensé qu’il devait être important d’aider les photographes sur place, même si nous n’avons aucun adhérent là-bas. C’est ce qu’on appelle la défense de la photographie.

J’ai pris contact avec les services administratifs de ces iles, ou du moins ce qu’il en restait, avec les photographes, ceux que j’arrivais à joindre et qui étaient encore sur place. J’ai proposé une option, simple et réalisable, permettant aux photographes de travailler et de garder une visibilité photographique sur place tout en remplissant un besoin social auprès des habitants.

Créer un pole de prise de vue d’identité, par ile, où les photographes se relaieraient pour fournir aux habitants les photographies nécessaires pour la reconstitution des papiers officiels dont ils avaient besoin.

Il est sûr que passer de la photographie de touristes sur les plages au soleil à la photographie d’identité officielle peut créer un choc. Mais le but était de garder une présence visuelle, d’avoir une action sociale, et de pouvoir continuer de rentrer un peu de trésorerie.

Un photographe de Martinique, Yves-Michel Barclay, photographe de très bons conseils, m’a, à juste titre, fait la remarque que : « Stéphane, un ouragan, ce n’est pas un tremblement de terre, les gens s’y préparent et mettent leurs papiers importants à l’abri ». Un point de vue pertinent, juste. Situation très bien perçue de gens subissant des ouragans régulièrement et très mal perçue de gens vivants en métropole. Mais les dégâts étaient si considérables sur les deux iles que j’ai lancé le projet.

Les marques, et personnes citées ci-dessus ont adhéré sans problèmes, sans réserve, rapidement, au projet. Nous avons pu ainsi envisager la fourniture de fonds de studio, d’éclairage studio, par MMF-Pro, d’imprimantes thermiques par DNP France, des logiciels nécessaires aux identités par ECMG, des accès gracieux aux serveurs de stockage pour les permis de conduire par la FNP, aux appareils photos nécessaires pour les prises de vue par Nikon France et, par l’aide du ministère de la Défense, au transport de tout ce matériel sur place. Et puis aussi deux ordinateurs portables par un ami, Mathias. Un grand merci aussi aux fonctionnaires (ceux sur qui on tape tous le temps) des différentes cellules de crises et de plusieurs ministères contactés pour leur aide et leur volonté de nous aider, au delà de leur simple travail.

Il ne restait plus qu’à fixer une date d’envoi mais …

Les photographes sont individualistes. Il n’a pas été possible de faire travailler ensemble les photographes. Le projet était destiné à aider LES photographes et non pas d’équiper UN photographe, en concurrence avec tous les autres. Le projet est donc abandonné.

Ce n’est pas un phénomène propre aux iles.  NOUS sommes individualistes et la profession a du mal a se rassembler.

Il y a 6000 photographes artisans, 18000 micro-entrepreneurs enregistrés comme photographes (soit environ 6000 à 10000 qui veulent vraiment en vivre) et un nombre d’auteurs photographes importants dont je ne connais pas le chiffre officiel. Il y a moins de 1% des photographes inscrits à des organismes professionnels censés les représenter et les défendre, toutes organisations confondues.

Il est vrai que la défense de la profession a un coût : entre 100 et 400 Euros par an, soit entre une fraise tagada à la boulangerie pour les moins cher ou un demi café par jour au troquet du coin pour les plus chers.

1% défend la profession !

Cela a suffit pour les années passées, quand nous n’étions que des « petits » photographes, nombreux, locaux. Aujourd’hui, de grands groupes se disent que regrouper ces marchés locaux serait « juteux », quitte à se passer des photographes existants (voir SURTOUT en se passant d’eux).

La société a changé ces dernières années, les comportements d’achats, les priorités d’achats. Ce n’est rien par rapport aux changements qui vont se réaliser dans les années à venir, dans les très proches années à venir.

Si nous ne sommes pas capables de nous regrouper, de défendre notre profession, nous resterons tout seuls dans nos studios, à mourir avec le sourire, heureux de faire le métier que nous aimons, incapables de gérer les problèmes en amont, avant qu’ils n’arrivent et à se demander, en fin d’années, pourquoi la ligne du bas dans nos bilans est si faible.

Ou alors, nous finiront nos années fiscales exsangues, ayant pourtant travaillé toute l’année pour des groupes rémunérant les photographes une misère, photographes trop content d’avoir du travail.

Einstein disait, en parlant de physique : « La définition de la folie, c’est de refaire toujours la même chose, et d’attendre des résultats différents ! » Le monde a changé, le monde change, et le monde changera encore. Nous ne pouvons continuer en faisant la même chose. Nous sommes des chefs d’entreprises, et pas seulement des gentils fous vendant de belles images.

Imaginez ce que cela pourrait être si 2%, 3%, soyons fous, 10% des photographes défendaient la profession ?

UN DERNIER POINT : Un grand merci encore à ces marques nommées ci-dessus, et qui ont su être présentes quand notre profession, par le biais de la C.S.P.P., leur à demandé de l’aide. Merci aussi à celles qui ont répondu négativement, pour des raisons diverses et justifiées.

PAR CONTRE, certains fournisseurs n’ont jamais répondu aux mails ou aux appels téléphoniques. Ces marques, ces distributeurs, sensés être attachés aux photographes professionnels, seront nommés si nous devions faire appel une nouvelle fois à l’aide de nos fournisseurs et partenaires, afin de faire connaitre leurs vraies valeurs vis à vis de nous.

 

Stéphane Riou
présidence de la C.S.P.P. (Chambre Syndicale de la Photographie Professionnelle)

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