Je vous propose un état des lieux, à aujourd’hui, et des propositions de la CSPP.
Ré-ouverture des commerces dit non-indispensables à la mi-mai !
Il y a un an, on prenait cela pour une bonne nouvelle et on imaginait un retour à un avenir radieux. Aujourd’hui, c’est l’annonce de la ré-ouverture de nos commerces mi-mai, mais jusqu’à quand ? À quand la prochaine fermeture ?
Deux courriers de la CSPP (Chambre syndicale de la Photographie Professionnelle) ont été transmis au Président de la République, par l’un de ses conseillers, pour être ensuite transmis au cabinet de Monsieur Griset, ministre délégué aux Petites et Moyennes Entreprises. Deux courriers évoquant les problèmes rencontrés par les photographes et l’absurdité de la fermeture de ces commerces et studios, du moins pour certaines prestations. Une photographie d’identité (indispensable pour certains), un portrait, une photographie de bébé ou de femme enceinte peuvent se réaliser en respectant les protocoles sanitaires mis en place. Nous ne recevons qu’une personne dans ces cas là et travaillons à distance. Autoriser un commerce permettant un contact permanent pendant 45 mn, à 30 cm de distance et interdire une identité réalisée à 1,50m de distance, sans contact, avec un présentiel de 3 mn … où est la cohérence ?
Mais où en sommes nous de la crise sanitaire ?
Depuis octobre 2020, le chiffre des patients en réanimation n’a pas réellement baissé.

Celui des hospitalisations reste constant aussi.

1er confinement : strict ! Bonne efficacité !
2ème confinement : début efficace mais résultat final faible suite au laxisme des autorités et des personnes quand au respect des gestes barrières et des limitations de regroupement en décembre !
3ème confinement : à part les commerces fermés, où voit-on un confinement ?
Je n’augure pas un avenir radieux, mon côté chef d’entreprise certainement. Comment prévoir un avenir avec la menace d’un quatrième confinement pour après les vacances d’été ?
La CSPP dénonce des actions incohérentes quand à la lutte contre la covid 19 pour ce printemps 2021.
- La prise de décision d’un confinement sans réelle concertation en amont des organisations professionnelles avec un « plan de bataille » désordonné.
- La fermeture de commerces dit non-essentiels et pourtant non-contaminants.
- La liberté de déplacement du week-end de Pâques en début de confinement.
- Le regroupement des périodes de vacances, permettant une mixité de tous les territoires au même moment (Oui, les gens ont voyagé malgré le confinement).
- La pleine circulation et côtoiement du public en plein confinement.
- L’interdiction des photographies d’identités en commerces non-contaminants alors que les services administratifs réalisant ces documents sont ouverts ainsi que les cabines photographiques automatiques, potentiellement contaminantes.
- La vente de produit dans des magasins multi-spécialistes autorisés (ou du moins continuant d’être vendus) alors que les magasins spécialisés sur ces produits sont fermés, créant une forte concurrence déloyale.
- Les décisions de villes et de préfectures ou sous-préfectures autorisant des entreprises dites non-essentielles fermées, à ouvrir en opposition à un décret ministériel, mettant ces professionnels en position de verbalisation, voir fermeture prolongée de l’activité.
OUI ! Le confinement reste l’arme la plus efficace contre la Covid 19. Je parle d’un confinement intelligent, réfléchi, basé sur le risque de contamination et pas sur une notion aléatoire de «commerces essentiels ». Un confinement limitant les déplacements non nécessaires. Un confinement qui permettrait de voir un réel impact sur la crise sanitaire.
Nous sommes actuellement dans un confinement prévu de six, voir plus de huit semaines pour certains, d’une efficacité très relative et ressenti comme absurde par la population, ruinant toute confiance dans les prochaines mesures pouvant être mises en place dans l’avenir.
Ce manque de confiance ne pourra qu’aboutir à un non respect de mesures essentielles lors de prochaines actions nécessaires pour la santé de nos concitoyens, à une désobéissance civile massive lors d’un éventuel prochain confinement (octobre ?) ou, pire, à l’émergence d’un front de mécontentement d’importance, genre « gilets jaunes de la covid».
Ces remarques sont pour une situation sanitaire qui ne s’aggraverait pas en France par l’arrivée des variants brésiliens ou indiens… là, on pourrait envisager quelque chose de catastrophique…
Une année passée à vivre avec la covid 19. Quelles sont les perspectives ? Y aura-t-il un après covid ou entrons nous dans un mode de vie covid prolongé ?
- Le virus a déjà développé plusieurs variants dont certains rendraient l’efficacité des vaccins actuels aléatoire.
- Certaines laboratoires parlent d’une troisième injection pour augmenter la durée d’efficacité de leur vaccin.
- On parle de modification et d’évolution des vaccins ARN pour les variants à venir.
Bien ! Mais que doit-on faire ?
c’est bien de râler, mais peut-on proposer des solutions réalistes ?
Monsieur le Président de la République, c’est à nouveau à vous que je m’adresse ! Le gouvernement doit identifier clairement les lieux de contaminations (ils doivent être connus au bout d’un an) afin de limiter leur fréquentation ou d’adapter leur mode de fonctionnement pour limiter les contaminations.
Quand un commerce de deux étages permet d’accueillir 2000 personnes, mais que ces 2000 personnes sont concentrées dans la partie alimentaire du premier niveau, cela fausse complètement la notion de distanciation et de sécurité de ce magasin, magasin pourtant nécessaire et indispensable. La règle doit donc se faire par niveaux et par zones dans ces magasins où les lignes de caisse vont aussi créer un attroupement. Il ne faut pas condamner ces magasins mais ils doivent adapter les flux.
Les galeries marchandes sont aussi des zones de contamination, et pas forcément les commerces eux-mêmes dans ces galeries.
Il faut arrêter de vouloir fermer des entreprises au nom du « non-indispensable » mais organiser nos activités pour agir de façon permanente, tout au long de l’année, sur les risques de contaminations.
Limiter la fréquentation de ces galeries ou de ces lieux de contamination afin de sécuriser le public va limiter automatiquement la fréquentation de ces magasins et mettre leur équilibre économique en cause. Des aides dans ce cas doivent leur être allouées, des aides sur un allègement de leurs charges peut-être, plus facilement gérables par un code de risque, de pénalisation mis en place par entreprise (Un code SIRET d’impact de la covid ?). Cela revient à créer une concurrence déloyale (par les aides) programmée en compensation d’une limitation déloyale programmée aussi.
Les commerces de rue sont les plus faciles à sécuriser car nous pouvons maitriser facilement (nous le faisons depuis un an déjà) le flux client dans nos entreprises. Certains pourront aussi souffrir pendant cette période covid et pourront, localement et/ou ponctuellement, bénéficier de ce code impact covid leur permettant de bénéficier d’aide. Les restaurants pourront bénéficier de cette organisation selon qu’ils ont une terrasse ou non, selon qu’ils ont beaucoup de place en intérieur ou non, selon que leur surface utilisable leur permette un équilibre économique tout en permettant une sécurité de leurs clients.
Nos entreprises, notre économie, nos clients ont besoin que nous restions ouverts. Nous ne sommes pas égaux économiquement face à la crise de la covid. Vous devez donc adapter nos charges en rapport à ces inégalités, ne pas aider l’ensemble d’une branche professionnelle mais seulement ceux qui vont souffrir encore de cette crise. Cela pourra être une aide plus localisée, plus forte, et moins onéreuse pour notre pays, permettant de plus une continuation de l’activité économique et permettant d’envisager un réel plan de relance qui ne serait pas sacrifié par un prochain confinement. Comme écrit dans mes précédents courriers à vous adressés, le quoi qu’il en coûte ne doit pas être le sacrifice de nos entreprises car nous serons nécessaire pour relancer l’économie de notre pays.
Pourquoi je ne parle pas des vaccins ? Les vaccins sont une arme d’importance à condition :
- d’avoir un maximum de gens vaccinés très rapidement afin de limiter l’impact de nouveaux variants.
- de prendre conscience que tous les vaccins ont des effets indésirables.
- de savoir faire le choix entre un effet indésirable possible (même grave) et ce même effet indésirable en cas de contamination avec en plus les effets graves de la maladie.
- de ne pas commencer à vouloir faire le tri du vaccin à recevoir…
- que les variants ne rendent pas tout le travail des vaccins inutiles. Plus on attend, plus cela peut arriver.
voilà, une petite analyse à un an, une petite analyse à mi-confinement.
Je n’augure pas d’un avenir radieux car cela dépend de décisions que nous ne maîtrisons pas, voir que nous subissons, et d’un comportement de masse qui n’est pas à la hauteur de la crise que nous traversons. Je n’augure pas d’un avenir radieux car, quand nous fermons, nous cassons la fréquentation de nos magasins ou studios et devons re-créer le flux de passage et la communication apte à nous faire vivre.
Je pense quand même que nous avons, nous, photographes, dans ces temps troublés, une réelle utilité auprès de nos clients, que ce soit dans la vente d’un produit pour un loisir créatif et artistique qui fait du bien, ou dans la réalisation de photographies qui, pour le grand public, donnent de la joie et diffusent du bonheur, et pour nos clients en entreprise, leur permettent de communiquer et de développer leurs activités.
Bon courage à tous,
Stéphane Riou
président de la Chambre Syndicale de la Photographie Professionnelle
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