L’annonce d’un quatrième confinement ?

Qu’allez vous dire ce soir Monsieur le Président ?

Je ne pense pas qu’il y aura une annonce d’un quatrième confinement ce soir, et pourtant …

À aujourd’hui, le variant Delta (indien) est présent sur tout le territoire, tel que cela était déjà prévisible en sortie de confinement. Le masque n’est plus obligatoire dans la rue, la vaccination n’est pas aussi avancée qu’elle le devrait, les vacances permettent une mixité maximum sur l’ensemble du territoire et, pire, les gens vaccinés pensent qu’ils sont protégés ! Nous devrions voir les chiffres d’hospitalisation grimper dans 15 jours, en espérant des décès moins nombreux mais une saturation probable des services dans les semaines à venir.

Nous pouvons constater, dans les pays avoisinants, que ce variant Delta frappe les jeunes autant que les plus vieux, contrairement aux autres variants. Nous pouvons donc craindre une évolution foudroyante de cette quatrième vague annoncée, peut-être avant la fin de l’été et avant la rentrée.

Les photographes, comme d’autres commerces, ont été fermés lors du dernier confinement, tout comme aux précédents, au titre de ne pas être indispensable. Résultat : paralysie des services de l’Etat liés aux documents d’identités, avec des délais allant jusqu’à un mois et demi pour obtenir simplement un rendez-vous en mairie, plus le délai de fabrication du titre d’identité. Comment vos services peuvent-ils continuer de dire que nous ne sommes pas indispensables ?

De plus, nous sommes les seuls capables de réaliser les prises de vue pour les étrangers vivant en France et ayant besoin de photographies officielles, photographies que ne peuvent réaliser les cabines photographiques, lieux à fort potentiel de contamination.

A la rentrée, il y aura une forte demande pour les photographies, type CNI, passeport, rentrée scolaire, universitaire … Serons nous de nouveau condamnés à l’inactivité alors que nos commerces sont parmi les plus sûrs ?

Oui, je l’affirme, nous sommes l’un des commerces les plus sûrs.

Comment comparer un photographe, distant de 1,50 mètres lors de sa prise de vue, et ce pendant une durée de 2 à 3 minutes pour une identité, à ces autres métiers autorisés obligeant un côtoiement de 15 à 45 mn, à quelques centimètres ?

Comment nous comparer à la grande distribution où un produit est réceptionné par une personne, mis en rayon par une autre, acheté par un troisième après que cinq ou six personnes hésitantes l’ait pris et reposé dans le rayon et encore une fois pris en main au moment du passage en caisse, sans parler de la promiscuité ?

Les magasins pratiquant la prise de vue d’identité doivent pouvoir continuer de réaliser celles-ci.

Le bon sens : le premier confinement était une nécessité, sans connaissance sur le virus.

  • Le premier déconfinement aurait du voir le port du masque obligatoire en extérieur dans la rue et en intérieur des commerces.
  • Le deuxième confinement a été suivi d’un relâchement global inadmissible vis à vis de la gravité de la crise.
  • Le troisième confinement a été un « foutage de gueule » de l’Etat vis à vis des entreprises fermées, avec un confinement autorisant les déplacements dans toutes la France pour le week-end de Pâques, un confinement très allégé de la population alors que nos commerces étaient fermés.

L’abandon du masque et, plus généralement, des toutes les règles de sécurité, les problèmes liés à la vaccination, sachant que le variant Delta arrivait sur le territoire ont été autant de manque flagrant de bon sens de la part de vos services et de vos conseillers.

Monsieur le Président, notre profession ne peut être condamnée une nouvelle fois suite à l’incapacité des services de l’Etat à anticiper et gérer avec bon sens les problèmes sanitaires que nous rencontrons.

Nous sommes, comme nous pouvons le constater aujourd’hui suite aux carences de l’Etat suite à notre fermeture, indispensables !

Nous sommes, comme l’ont constaté des maires et des préfets, indispensables, ayant octroyés des ouvertures de commerces photographiques, certes illégales, pendant les deux derniers confinements.

Nous demandons, en cas d’un nouveau confinement, à être considérés comme commerces indispensables, à être ouvert pour réaliser les actes indispensables que sont les photographies d’identités. Nous demandons aussi la possibilité de réaliser les prises de vue de femmes enceintes et de nouveau-nés, ces prises de vue ne pouvant être décalées dans le temps.

Ces demandes étaient déjà exprimées dans les deux courriers à vous envoyés lors du dernier confinement, courriers transmis par vos services au cabinet du ministre concerné, M Griset, chargé des petites et moyennes entreprises, et sans réponses à ce jour.

Espérant être enfin lu et que nos propos seront analysés avec du bon sens.

Stéphane Riou
Président de la Chambre Syndicale de la Photographie Professionnelle