Les syndicats, cela ne m’intéresse pas ! Je suis pas concerné! De toute manière, les syndicats ne défendent pas ce que je veux et puis c’est cher !
Si vous pensez cela, en tant que chef d’entreprise, vous vous fixez des limitations graves, et en tant qu’employé, vous passez certainement à côté de vos droits et ne vous défendez pas. Et puis, si vous n’êtes pas inscrits, les syndicats ne peuvent savoir ce que vous voulez…
La FNP, c’est 40 Euros par an pour être défendu. La CSPP, c’est 250 Euros avec des services annexes dont l’inscription à la FNP d’office, notre syndicat de référence et représentatif pour la photographie. Pour la FFPMI, c’est 195 Euros l’inscription annuelle.
Pour un syndicat salarié, voici la base de calcul du syndicat CFDT, pris sur leur site :
Pour la CFDT, la cotisation est fixée à 0,75% du salaire net (primes comprises) soit 10,50 € pour un salaire de 1400 € net. Si le salarié est imposable, il bénéficie d’une déduction de 66% des cotisations versées dans l’année (La CFDT se bat pour que cette déduction prenne la forme d’un crédit d’impôts afin que les personnes non imposables puissent aussi en bénéficier). Le plus important est ce que représente la cotisation. Elle n’achète rien. C’est une contribution à la vie de l’organisation syndicale qui, en contrepartie, crée et donne des droits (conseil, formation, participation à la vie de l’organisation, défense individuelle, presse, etc …).
Cela fait donc 126 Euros l’année, avec un crédit d’impôt de 66% ce qui fait donc une cotisation à moins de 50 Euros pour l’année.
Comment peut-on, en France, pays libre, n’être qu’à 8% d’adhérents environ, aussi bien coté salarié que patronal ? Si ce n’est pas le prix, qu’est-ce donc ? Je ne peux croire que ce soit de l’égoïsme en partant du principe que 8% me défendent, je fais rien et j’en profite. Imaginez les avancées dans les discussions si nous avions 60% d’adhérents, tout côtés confondus, patronal ou salarial.
La représentation syndicale 2021 ou la défense de la profession.
Comme toutes les professions, les métiers de la photographie sont en évolution permanente, subissent ou demandent des modifications quand à l’exercice de leur profession, que ce soit au niveau du droit en photographie, de la fiscalité, de la convention collective et des droits et devoirs entre les salariés et les employeurs.
La crise de la COVID 19 a montré aussi le besoin d’organisations syndicales aptes à discuter au plus haut niveau de l’Etat et avec les autres organisations professionnelles (hors photographie) afin de présenter les problèmes rencontrés par notre profession et apporter des solutions réalisables.
Comment cela fonctionne t-il ?
L’un des rôles essentiel d’un syndicat est de discuter du droit du travail avec les partenaires sociaux que sont les syndicats « salariés ». Pour pouvoir discuter de ces sujets, la loi demande a ce que les syndicats soient représentatifs. Il serait en effet stupide que des groupements professionnels n’ayant pas de salariés décident des conventions collectives, de la législation encadrant, dans la branche de la photographie, les rapports entre les salariés et l’entreprise.
La représentativité est établie tous les 4 ans. Chaque syndicat voulant être présent aux discussions présente un dossier avec son nombre d’adhérent, prouvant son autonomie et sa transparence financière, son influence, le nombre d’entreprises adhérentes et, parmi celle-ci, le nombre de salariés.
Les derniers chiffres de la représentativité sont tombé en début d’été.
La photographie était représentée par deux syndicats, la FFPMI (Fédération Française de la Photographie et des Métiers de l’Image, ex-GNPP)et la FNP (Fédération Nationale de la Photographie).
Avant juin 2021
FFPMI : 23%
FNP : 77%
Les nouveaux chiffres
FFPMI : 8,5%
FNP : 91,5%
Le relégation se fait en dessous de 8%. Hormis le symbolisme, cela ne change pas grand chose dans les faits. Pour être valide, une convention de branche ou un accord professionnel doit être signé par un ou plusieurs syndicats représentatifs ayant recueilli au moins 30 %. A plus de 50%, vous pouvez vous opposer à un accord que vous estimez néfaste.
Stéphane Riou
président de la Chambre Syndicale de la Photographie Professionnelle