En quoi la guerre en Ukraine peut elle agir sur notre activité ?
Outre la guerre militaire entre la Fédération de Russie et l’Ukaine, il y a une guerre économique entre les Etats membres de l’Union Européenne, dont la France, et la Fédération de Russie.
En quoi cette guerre économique peut-elle avoir des conséquences sur nos activités professionnelles ?
De manière directe, aucune (à moins d’un fou qui appuyerait sur le bouton) ! La Fédération de Russie et l’Ukraine ne sont pas des partenaires en photographie, ne sont pas des fournisseurs non plus de matériels ni de consommables (si on exepte la partie historique de fabrication des appareils photos de l’ère soviétique à Kiev).
Par contre, nous sommes dépendants de produits en provenance de ces pays dans d’autres secteurs. L’agro-alimentaire, l’énergie vont être durement touchés. Ces produits, dont les prix sont établis au niveau mondial, vont augmenter sensiblement et cela va se ressentir sur nombre de denrées alimentaires, directement pour celles fabriquées à partir de céréales par exemple, mais aussi indirectement pour les produits de type élevages, dont les céréales sont un apport d’alimentation. Les céréales produitent ailleurs que dans ces pays verront leur prix augmenter par les cotations mondiales.
Le coût de la vie va dont subir une augmentation dans notre pays, et ce de façon totalement automatique, sans aucun contrôle par nos politiques. L’offre et la demande !
En cas de forte crise, la photographie, comme nombre d’activités de loisirs ou de confort, pourrait subir une baisse de consommation.
La guerre économique décidée par l’Europe, le Japon et les Etats Unis pourrait permettre d’agir sur la Fédération de Russie, d’avoir un moyen de pression suffisement fort pour ouvrir des pourparlers, à condition que ces décisions soient communes. Il semblerait que l’Europe ait su passer outre les intérêts particuliers face à cette agression et que des décisions unanimes fortes se mettent en place.
Cette guerre économique va contribuer à une destabilisation économique mondiale dans tous les cas. Des augmentations du coût de l’argent (de nos crédits), des frilosités chez nos banquiers, voir l’apparition de fragilité de certains organismes bancaires. Une morosité pourrait s’installer chez nos clients.
Une autre guerre peut se développer au niveau de la communication et de la cyber-criminalité. Nous avons déjà pu constater l’ingérence de la Fédération de Russie lors d’élections dans d’autres pays par leur intervention sur les réseaux sociaux, par de la désinformation réalisée en utilisant les moyens informatiques actuels. On peut aussi envisager le blocage d’entreprises par le biais d’attaques informatiques ciblées mais aussi sur nos hopitaux ou notre système bancaire.
Maintenant, aurions nous du envoyer des troupes en Ukraine ? (Nous, pas que la France, mais l’Europe et les Etats Unis).
Il y a plusieurs points chauds dans le monde. Un envoi de troupe en Ukraine engagerait une automatiquement une troisième guerre mondiale. Cela obligerait à bloquer des ressources sur cette zone, permettant à d’autres de se sentir plus « libres » d’engager des actions. La Chine avec Taiwan, par exemple, ou la Corée du Nord avec la Corée du Sud. Cela redessinerait un environnement géo-politique totalement différent pour notre propre monde et la fabrication de produits que nous consommons tous les jours.
En photographie, Il nous faut bien prendre en compte que nous sommes certes une activité de loisir et de confort pour une grande partie de notre travail, mais que nous sommes aussi une composante de la vie professionnelle des entreprises (portraits professionnels, mise en avant de produits par leur photographie, communication…) et qu’à ce titre nous avons une activité à maintenir et à mettre en avant. Nombre d’entreprises se porteraient mieux si elles utilisaient plus nos services dans leur communication.
Il est à penser que la sortie espérée de la crise Covid pourrait aider à contrebalancer les effets de cette guerre en Ukraine vis à vis de nos activités.
La CSPP reste attentive pour vous informer, chaque semaine lors de nos réunions, des évolutions à envisager dans nos réflexions, nos mises en place à réaliser pour limiter les dommages que pourrait causer cette crise.
Stéphane Riou
Président de la Chambre Syndicale de la Photographie Professionnelle