La fin des photographes ?

La photographie, telle que nous la connaissons, est en fin de vie ! 2023 serait l’année du début de la fin.

Aujourd’hui, je peux prendre une photographie, avec mon téléphone, qui n’a rien de fabuleux. Je la charge dans mon ordinateur, et je demande à une IA de modifier mon image dans le style de … (oui, j’ai un vieux téléphone. Les nouveaux le font sans l’ordinateur). Je peux aussi lui demander de me changer le rendu météo, le décors, l’éclairage, la coiffure… L’IA va pouvoir charger des images d’autres photographes, même à leur insu, pour les intégrer dans SA composition.

Est ce que le rendu final est une photographie ? Non ! Catégoriquement NON ! C’est de l’infographie. L’infographie peut être une activité tout aussi artistique que la photographie, mais ce n’est pas de la photographie. Est-ce de l’art ? Si il y a une personne pour maitriser l’outil et le contrôler avec une intention, oui. Si l’IA fait tout, non.

Mais qu’est ce que la photographie ?

La photographie est la capture graphique d’une certaine perception de la réalité. Elle peut être « déformée », « interprétée » selon le placement du photographe, le choix de sa focale, de son diaphragme, sa vitesse, son cadrage ou des éclairages qu’il aura créé et d’autres paramètres techniques. Mais cela reste la capture d’un moment ayant existé.

L’infographie se libère du moment. On peut montrer quelque chose qui n’a jamais existé.

La photographie est liée à un souvenir. L’infographie est liée à un imaginaire.

Les deux se sont souvent complétés par le passé. Les filtres NIK en numérique, le système Cokin, les filtres optiques Lee et bien d’autres, sont déjà des systèmes impliquant une créativité de rendus non existants.

Certains de nos clients (ex-clients ? )se contenteront d’un portrait entièrement refait à l’IA où ils se trouveront beaux (Comme les portraits peints des temps jadis où le futur marié pouvait être désagréablement surpris à l’arrivée de sa promise, et vice-versa). C’est une négation de sa propre image en fait, l’adoration du Veau d’Or.

D’autres voudront un portrait d’eux, un vrai, avec leurs petites irrégularités (sans les mettre en avant quand même). Ceux là viendront voir un photographe.

L’IA est t’elle une mauvaise chose ? Non !

L’IA peut être une aide dans le process de nos photographies. Elle peut apprendre à traiter NOS images à NOTRE manière. Un template très amélioré. Pour un photographe de reportage traitant les images par milliers, cela devient une aide inestimable. Pour un photographe qui ne maitrise pas la technique photographique, l’IA sera un outil pour arriver a un résultat « style professionnel ». Pour le photographe qualifié qui maitrise la technique, l’IA n’a aucun intérêt dans le process photographique. Il règlera son exposition, son placement, sa lumière, ses envies grâce à son propre cerveau, et aux connaissances techniques qu’il maitrise.

L’IA permet aussi à des photographes confirmés de créer des images totalement différentes, qui ne seront pas des photographies mais des infographies.

L’IA est aussi un outil pour les photographes réalisant des travaux photographiques pour leurs clients. Coloriser une image noir et blanc n’est pas compliqué, mais le faire avec une IA est extrêmement rapide. Même chose pour les retouches, les corrections de ces vieilles photos ressorties des placards ayant subies les outrage du temps (voir pas que du temps). C’est un outil permettant de gagner du temps, de limiter des couts et de donner l’envie de le faire.

2023 n’est pas l’année de la fin de la photographie, c’est une évolution, comme celle de passer des plaques au collodion humide aux plaques sèches, des plaques aux films souples, du noir et blanc à la couleur, de l’argentique au numérique.

Tant qu’il y a un oeil derrière le viseur avec l’intention de créer un arrêt du temps, il y aura un photographe.

Stéphane Riou / CSPP
Chambre Syndicale de la Photographie Professionnelle


Traduit avec une IA (Chat GPT) – ça marche bien …

The End of photographers ?

Photography, as we know it, is nearing its end! 2023 could be the year marking the beginning of the end.

Today, I can take a photograph with my phone, which is nothing extraordinary. I upload it to my computer and ask an AI to modify my image in the style of… (yes, I have an old phone. The new ones do it without the need for a computer). I can also ask the AI to change the weather conditions, the background, the lighting, or even the hairstyle. The AI can access images from other photographers, even without their knowledge, and incorporate them into ITS composition.

Is the final result a photograph? No! Categorically NO! It’s computer graphics. Computer graphics can be just as artistic as photography, but it’s not photography. Is it art? If there is a person who masters the tool and controls it with intent, yes. If the AI does everything, no.

But what is photography?

Photography is the graphical capture of a certain perception of reality. It can be « distorted, » « interpreted » based on the photographer’s positioning, choice of focal length, aperture, shutter speed, framing, or the lighting they created, and other technical parameters. But it remains the capture of a moment that existed.

Computer graphics breaks free from the moment. It can show something that has never existed.

Photography is linked to a memory. Computer graphics is linked to an imagination.

In the past, the two have often complemented each other. Digital filters like NIK, the Cokin system, Lee optical filters, and many others are already systems that involve creativity in producing non-existent renderings.

Some of our clients (or ex-clients?) will be satisfied with a portrait entirely remade by AI where they will appear beautiful (like the painted portraits of yesteryears when the groom could be unpleasantly surprised upon the arrival of his bride, and vice versa). It’s actually a negation of their own image, the worship of the Golden Calf.

Others will want a portrait of themselves, a real one, with their little imperfections (though not necessarily emphasized). Those people will seek out a photographer.

Is AI a bad thing? No!

AI can be a helpful tool in our photography process. It can learn to process OUR images in OUR own way, an greatly improved template. For a documentary photographer dealing with thousands of images, it becomes an invaluable aid. For a photographer who doesn’t have a mastery of photographic technique, AI can be a tool to achieve a « professional-style » result. For a skilled photographer who has a command of technique, AI holds no interest in the photographic process. They will adjust their exposure, composition, lighting, and desires using their own brain and the technical knowledge they possess.

AI also enables experienced photographers to create entirely different images that may not be photographs but infographics.

AI is also a tool for photographers working on photographic assignments for their clients. Coloring a black and white image is not complicated, but doing it with AI is extremely fast. The same goes for retouching, correcting those old photos retrieved from closets that have endured the ravages of time (and more than just time). It is a tool that saves time, reduces costs, and fosters the desire to do it.

2023 is not the year of the end of photography; it is an evolution, similar to transitioning from wet collodion plates to dry plates, from plates to flexible films, from black and white to color, from analog to digital.

As long as there is an eye behind the viewfinder with the intention of capturing a moment in time, there will be a photographer.

Stéphane Riou / CSPP Chambre Syndicale de la Photographie Professionnelle

Une réflexion au sujet de « La fin des photographes ? »

  1. Je partage la majeure partie des réflexions de cet article mais pas l’utilisation de L’AI pour la photo de reportage et ce quel que soit le nombre d’images !

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